La transition écologique et sociale : agir ici et maintenant
Le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (G.I.E.C.) a publié, en août dernier, son rapport sur l’état actuel du climat qui montre que la concentration actuelle en CO2 est la plus haute depuis au moins 2 millions d’années, que les températures actuelles dépassent le maximum de la dernière période chaude datant d’il y a 6 500 ans, et il est probable qu’elles dépassent également le précédent maximum datant d’il y a 125 000 ans.
Cet état :
- Entraine un retrait des glaciers et de la banquise arctique de 40 % au cours des dernières décennies, l’élévation du niveau de la mer de 20 cm en un siècle, l’augmentation de l’acidité des océans, « risque majeur » pour la biodiversité marine ;
- Conduit à des changements dans la fréquence des évènements météorologiques et climatiques extrêmes, (précipitations plus abondantes et sécheresses plus intenses) ;
- Augmentera la probabilité d’impacts sévères, généralisés et irréversibles sur les écosystèmes et les êtres humains.
- La température moyenne planétaire augmentera de 1,5 ° et a 50% d’être dépassée d’ici 2040, même en cas de réduction immédiate des émissions de gaz à effets de serre dans l’atmosphère.
- Une différence de 0,5 ° de réchauffement planétaire a des conséquences majeures, surtout sur les évènements extrêmes. Le but affiché de l’Accord de Paris (+ 1,5 ° C à horizon 2100) s’éloigne…
- L’O.N.U., à partir des engagements déposés par les Etats, avant la COP26, estime que la température atteindra + 2,7 °C d’ici 2100.
- Une évolution qui se traduit déjà concrètement dans des faits qui ont pour noms : chaleur, sécheresse, inondations, feux, désertification, recul de la biodiversité, des risques pour des vies humaines et pour l’organisation sociale, pour la vie et la santé des gens.
En Ile-de-France
Selon une étude de la Mairie de Paris, donnant des tendances que l’on retrouvera en Ile de France,
- La température moyenne annuelle passe de 12 °C en 1985 à 14,5 °C en 2085 ;
- La capitale a atteint 42,6 °C en juillet 2019, record depuis 1947 ;
- L’eau de la Seine augmenterait de +2 à + 3°C d’ici 2100.
- On comptait 55 jours de gel en 1885, on en comptera 18 en 2050 ;
- Les pluies augmenteront de 44 mm par en 2050, augmentant de 40 % le risque de crues décennales.
- La Seine est régulée, mais on sait qu’elle ne résisterait pas à une crue du niveau de celle de 1910.
- Les inondations, qui en résulteront, toucheront largement des villes comme Juvisy, Athis-Mons, Viry-Châtillon, (bien que soumises à un Plan de Prévention des Risques d’Inondation (PPRI), réduisant de 40 % les capacités d’hospitalisation de la Région.
Notre territoire est bien touché, quelques exemples :
- En 2018, la Seine (à Juvisy, Evry, Corbeil), l’Yerres (à Boussy St Antoine) débordent ;
- Début juin 2021, une vague de chaleur laisse place aux orages : dans plusieurs villes trois semaines d’eau tombent en une nuit ; (33 mm en 2 h à Brétigny sur Orge), 19 et 20 juin 2021, des orages mettent 52 communes de l’Essonne, (dont Ris-Orangis, Evry, Corbeil) en état de catastrophe naturelle …
- Les vagues de chaleur augmentent en fréquence et en intensité. La probabilité de survenance augmentera de 150 % et nos territoires connaîtront les dômes de chaleur comme ceux que l’Amérique du Nord, le Maghreb, l’Espagne ont subi ces dernières années.
- Selon un chercheur de l’Institut Royal Météorologique des Pays-Bas, « on a franchi dans le système climatique un seuil où une petite quantité de réchauffement supplémentaire fait augmenter de façon importante les températures extrêmes. »
- En France, près de chez nous, des « anomalies de températures », atteignant 46 °C, deviennent courantes ; aggravant la sécheresse par évapotranspiration et les incendies, conduisant à la mise en place de systèmes d’alerte et de plans locaux de prévention et d’action.
- Des sécheresses s’étendent ; en 2020, trente-deux communes de Seine et Marne sont déclarées en état de catastrophe naturelle pour cette raison.
- L’artificialisation des sols s’étend rapidement en Ile de France (et au moins autant en Essonne) a augmenté de 70 % depuis 1981. Dans la même période, tandis Que la population n’augmentait que de 19 %.
- Les risques naturels se multiplient, les coûts d’assurances augmentent en conséquence, finalement supportés par les assurés.
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