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Mobilité et SDRIF

Mobilité et Schéma Directeur d’Île-de-France (SDRIF)

Développement durable, éco-quartier, circuits courts, transition énergétique, culture raisonnée, dé-densification, la nature en ville… que de belles formules ! Comme si, d’un coup de baguette magique le monde avait trouvé, enfin, les solutions pour économiser la planète. L’écologie ne serait plus réservée aux écologistes mais serait devenue une autre façon pour tous de concevoir la vie dans nos territoires.

Promoteurs immobiliers, élus locaux, candidats aux échéances électorales de toutes natures ne tarissent d’ailleurs pas d’éloges sur le sujet et la « rumeur » s’étend à l’infini…

Et pourtant il nous faut regarder la situation avec lucidité. Les chiffres sont têtus et nous montrent que l'aménagement du territoire continue à produire les mêmes effets que durant ces 40 dernières années.

En atteste la progression importante de la région Île-de-France en termes de logements et d'emplois de 2013 à 2019.

En consultant les données du Schéma Directeur de la Région Île-de-France (SDRIF) approuvé en 2013 dont l'évaluation est produite tous les 6 ans, nous constatons que les prévisions ont été largement dépassées avec, chaque année, 80 000 logements construits et 50 000 emplois créés.

Le SDRIF envisageait 70 000 logements et 28 000 emplois!

 

L’explosion des inégalités en Île-de-France

 

C’était déjà beaucoup trop. La France ne peut se contenter d'une croissance concentrée principalement dans sept métropoles avec un déclin perceptible sur tout le reste du territoire comme le souligne Jacqueline Lorthiois*. Cette dernière insiste également sur l'explosion des inégalités en Île-de-France, en particulier en grande couronne qui subit avec plus d'intensité encore les conséquences de cet aveuglement. C'est ainsi que l'Essonne est le département de la grande couronne ayant enregistré la progression la plus importante sur 5 ans (50 000 habitants supplémentaires).

Grand Paris Sud n'échappe pas à ce constat avec, à lui seul, une progression de 8,3% d'habitants entre 2013 et 2018**.

Comment, dans ces conditions, traiter les questions de la mobilité et de l'emploi ?

 

Coté transport

 

Il faut savoir que les projets annoncés, compte tenu de la croissance actuelle et future, ne seront pas en mesure de pallier aux difficultés rencontrées par les usagers des transports en commun.

A commencer par la mise en place de la nouvelle organisation de la ligne RER D (SA2019) qui est, par ailleurs, une très mauvaise réponse apportée aux déplacements d’une grande partie des habitants de la vallée de la Seine sur le territoire.

Le Tram 12 reliant Evry à Versailles et le T Zen 4 reliant Corbeil-Essonnes à Viry-Châtillon resteront des Transports en Commun en Site Propre, certes intéressants, mais totalement insuffisants pour résoudre l'épineuse question des liens nécessaires à la relation habitat/emploi.

 

Coté emploi

 

Nous ne pouvons-nous résoudre à accepter que les bassins d'emplois soient distincts des bassins de vie. De même, il est difficile de se contenter d'emplois qui ne sont pas en phase avec la sociologie des rares villes qui en possèdent. Et ce ne sont pas les platesformes logistiques distribuées le long des axes routiers qui apporteront une réponse à nos questionnements, mais ce qui est sûr c'est qu'elles participent avec beaucoup d’opiniâtreté au réchauffement climatique.

 

La question majeure : le réchauffement climatique

 

Tout se passe comme si le discours ambiant était fait pour éviter de s'épancher sur cette question majeure à laquelle nous devons apporter des réponses urgentes. Le réchauffement climatique et donc la transitions sociale et écologique nous imposent pourtant de trouver des solutions qui passent par :

Ø une révision profonde du SDRIF, afin de stopper la densification voire la surdensification de la région ;

Ø une prise en compte sérieuse de la circulaire « zéro artificialisation nette » ;

Ø une réduction autant que possible de l'usage de la voiture ;

Ø le développement le ferroutage ;

Ø la recréation de véritables bassins de vie et l’arrêt de bâtir des villes dortoirs qui participent grandement à l'augmentation des gaz à effet de serre par les déplacements qu'elles imposent.

 

Par l'augmentation continuelle des déplacements et des échanges des marchandises, les 23 communes de Grand Paris Sud Seine-Essonne-Sénart n'ont pas encore intégrées qu'elles avaient leur part de responsabilité dans le désastre annoncé.

* Jacqueline Lorthiois, urbaniste et socio économiste

** Au 1er janvier 2019, Grand Paris Sud compte 351 608 habitants contre 323 637 en 2013

(INSEE)

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