Le cirque de l’Essonne

Le cirque de l’Essonne, vous connaissez?

Un espace remarquable et utile …

 

Le cirque naturel de l’Essonne est une vaste enclave de 130 hectares au sein de la trame urbaine sur trois communes - Corbeil-Essonnes, Lisses, Villabé - au sud-ouest de l’agglomération Grand Paris Sud qui :

? est identifié au Schéma Directeur de la Région Île-de-France (SDRIF) 2013 - 2030 comme « espace vert d’intérêt régional, situé sur une continuité agricole et forestière » ;

? présente une forme rare en géographie naturelle (ou physique) : un cirque naturel, issu d’un méandre effondré de la rivière Essonne ;

? constitue un espace de régulation des inondations parce que bassin versant.

 

Réservoir de biodiversité, avec une zone humide en fond de vallée, le Cirque est le dernier maillon des espaces naturels déjà classés plus en amont de la vallée de l’Essonne.

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Il devrait permettre de :

? réaliser un ensemble cohérent de liaisons douces ;

? rétablir la continuité écologique (trame verte-trame bleue).

 

Composé d’une mosaïque de milieux naturels qui font toute sa richesse : ormaies, frênaies, zones humides, fossés, mares, espaces agricoles…, il n’accueille pas moins de 10 espèces de mammifères, 54 espèces d’oiseaux, 26 espèces de papillons de jour et 28 espèces de libellules y sont dénombrées.

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La répartition des 130 hectares est la suivante :

? environ 50 hectares cultivés en céréales appartiennent à un agriculteur ;

? environ 80 hectares dont 30 humides de fond de vallée et 50 de boisements et prairies sur le coteau avec la présence de poches d’eau appartiennent pour l’essentiel à Grand Paris Sud et à la ville de Corbeil-Essonnes. Il existe aussi un petit parcellaire en lanières sur le coteau avec des propriétaires privés.

 

… abandonné, pollué, vandalisé

Faute d’intervention publique et d’entretien concertés et cohérents, depuis plusieurs années, cet espace naturel remarquable a fait l’objet de vandalisme, de dépôts sauvages, de pollutions et d’occupations illégales (cabanons et jardins potagers mettant en cause son équilibre écologique.

Dix ans de lutte

Depuis 2008, des associations agissaient pour sa préservation et demandaient au département d’agir pour son classement en Espace Naturel Sensible (ENS), première étape d’un processus de sauvegarde et valorisation.

Malgré des manoeuvres de retardement, le 26 mai 2018, enfin, le Département de l’Essonne, l’Agglomération Grand Paris Sud, le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement de l’Essonne (CAUE), le Syndicat Intercommunal d’Aménagement, de Rivière et du Cycle de l’Eau (SIARCE) ainsi que les villes de Corbeil-Essonnes, Lisses et Villabé se sont engagés pour la préservation et la valorisation du Cirque naturel de l’Essonne en signant la convention cadre "nature en ville".

Ils investiront 6,5 M€ pour le site dont 2,4M€ proviennent du Département.

Des travaux, des aménagements

La convention cadre signée le 26 mai 2018, et son plan d’actions, étaient donc indispensables. "Il ne s’agit pas de mettre le site sous cloche", rassure David Pecquet, responsable des Espaces Naturels Sensibles au département de l’Essonne. "L’enjeu est de protéger la nature et de maintenir l’agriculture".

Des travaux prioritaires ont déjà été engagés fin 2017 : nettoyage et/ou réouverture de voiries, chemins et sentiers, résorption de la publicité sauvage, élagage de sécurité, installation de chicanes aux entrées, restauration de pelouses calcaires.

L’année 2019 devrait voir l’évacuation des squats dans la zone humide centrale, préalable indispensable à sa reconquête, avant la mise en oeuvre des travaux.

Le programme de travaux débutera prochainement avec les études techniques préalables et de conception de l’aménagement. Il se poursuivra jusqu'en 2023 avec des chantiers de réhabilitation, hydrauliques, écologiques et paysagers, et enfin les opérations d’aménagement. "La convention prévoit la réalisation d’observatoires, de passerelles, de signalétiques, de parkings, de barrières."

Encourager une agriculture de proximité

Le devenir agricole du Cirque de l’Essonne devrait permettre de conjuguer différentes pratiques possibles - agriculture, maraîchage, vergers, jardins familiaux -, en partant avant tout des caractéristiques agrobiologiques des terrains afin d’y installer les activités les plus adaptées en pleine cohérence avec la convention qui est un cadre général.

Les enjeux alimentaires des prochaines années reposent en partie sur la production de proximité.

Protéger le cirque de l’Essonne : la responsabilité des signataires

La volonté de la commune de Villabé de poursuivre l’urbanisation sur le coteau ouest du cirque et surtout de faire réaliser une route de contournement porterait un coup fatal à l’intégrité du Cirque de l’Essonne et aurait un impact très négatif sur les fragiles équilibres écologiques existants.

Si un tel projet, contradictoire avec les enjeux initiaux, était réellement envisagé, les collectivités territoriales signataires de la convention cadre "nature en ville" perdraient, en la matière toute crédibilité.

 

Une grande vigilance pour un espace remarquable

Les associations qui ont milité afin que le Cirque de l’Essonne soit reconnu en Espace Naturel Sensible (ENS), sauvegardé, aménagé, valorisé, n’accepteront jamais ce projet de route. Elles restent vigilantes.

Prenons conscience que cet espace est remarquable et unique. Il est notre bien commun. Il est essentiel pour le développement harmonieux de l'agglomération et représente un des poumons verts indispensables au bien-être des 340 000 habitants de Grand Paris Sud.