Manifeste pour agir face à l’urgence climatique

L’augmentation de la température à la surface de la terre est devenue une triste réalité qui impactera dorénavant nos vies. Ne pas agir pourrait avoir des conséquences dramatiques pour les générations futures avec une élévation de 5° C à la fin du siècle ! Aujourd’hui, nous en sommes certains, les facteurs naturels ne sont pas à l’origine du dérèglement, c’est l’influence humaine qui a entraîné la hausse.

La neutralité carbone devient donc une urgence absolue pour l’ensemble des acteurs politiques, économiques ainsi que pour les citoyens. A cet égard, des voix s’élèvent de toutes parts pour appeler à une nécessaire sobriété, comme réponse possible à la transition énergétique.

En témoignent les périodes de fortes chaleurs qui sont de plus en plus fréquentes. 2022 n’échappe pas à la règle, l’eau et les feux de cet été en sont les preuves significatives.

L’empreinte carbone individuelle moyenne a été évaluée pour la France à 11,5 tonnes équivalent CO2. Pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, il faudrait émettre moins de 2 tonnes/habitant (calculez votre empreinte carbone).

Au niveau de la communauté d’Agglomération Grand Paris Sud (GPS), quelles sont les mesures d’adaptation et d’atténuation qui pourraient concourir à ralentir l’émission de CO2 ?

Depuis 2015, les intercommunalités de plus de 20 000 habitants doivent élaborer un Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET) pour la prise en compte des enjeux climatiques en France. Grand Paris Sud dispose bien d’un tel plan, approuvé en 2019, qui se voulait exemplaire. Avec des clés de lecture de 19 fiches actions déclinées en mesures opérationnelles.

A ce jour, ces mesures sont sans incidence sur les documents de planification auxquels les actions font référence (PLU, PLH, SCoT, schéma directeur des réseaux chaleur et de froid, schéma directeur de gestion des déchets, Plan vélo, …dont la plupart sont en révision ou élaboration). GPS le reconnaît lui-même « il n’est donc pas encore possible d’en préciser le contour opérationnel ».

Normal, il s’agit d’un outil peu ou pas connu du tout au niveau des communes. Aucun élu local n’est venu au-devant de ses habitants pour en expliquer le contenu. Les élus n’ont-ils lu que la dimension communautaire sans en intégrer La représentativité communale ?

Dans le même temps, notre collectif GPSE a bien expliqué le rôle de ce plan. Pour mieux en comprendre le contenu, nous vous rappelons notre premier bulletin d’avril 2018 L’écocitoyen déchaîné1. Il expliquait, notamment, que le PCAET « est à la fois stratégique et opérationnel, prenant en compte l’ensemble de la problématique climat-air-énergie autour de plusieurs axes d’actions :

- la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES)

- l’adaptation au changement climatique

- la sobriété énergétique

- la qualité de l’air

- le développement des énergies renouvelables

Il s’applique à l’échelle d’un territoire donné sur lequel tous les acteurs (entreprises, collectivités, associations, citoyens...) sont « mobilisés et impliqués ».

Lanceurs d’alerte, peu associés à ce plan, nous sommes peu convaincus par la démarche. Voici de nombreux mois que nous demandons, sans succès, la mise en place d’une démarche de type « convention pour le climat » et nous reviendrons régulièrement sur ce sujet fondamental.

S’il fallait lister les documents de planification urbaine qui permettraient d’agir sur notre territoire, nous pourrions citer aussi le ScoT toujours en cours d’élaboration ainsi que les PLU respectifs de chacune de nos 23 communes. Force est de constater que sur les 3 sujets pivots de l’aménagement urbain décrits ci-dessous, que sont le logement, l’emploi et les transports, aucun ne sont de nature à rassurer sur les conséquences qu’elles pourraient avoir sur la transition écologique et la cohésion des territoires comme le souligne le nom du ministère de tutelle.

D’une façon générale, la prise de connaissance de ces documents montre le manque d’ambition d’un territoire qui ne semble pas avoir intégré que son développement d’ensemble ne peut être le cumul de 23 développements communaux. Six ans après sa création, GPS ne dispose toujours pas des outils nécessaires à son épanouissement comme aux actions nécessaires à sa transition écologique.

1/ Le logement.

La stratégie des communes qui se densifient quasi exclusivement avec le logement ne favorise pas la mixité sociale pourtant nécessaire dans un territoire « pauvre ». Les habitants arrivant sur GPS n’ont, pour la plupart, choisi leur lieu de vie que pour des motifs économiques. Ils se trouvent éloignés de leur lieu de travail. Notre territoire devient un lieu de passage ou l’enracinement ne semble plus être d’actualité.

2/ L’emploi

C’est en lien direct avec le 1er point. Par une absence d’implantation d’emplois diversifiés, notamment tertiaires, destinés à revaloriser le panel d’emplois présents, le risque d’appauvrissement se perpétuera dans un bassin de vie porté essentiellement par des plateformes logistiques et des sociétés de services.

3/ Les transports

Les axes routiers sont saturés et les transports en commun en sites propres totalement inadaptés aux déplacements domicile/travail. Conséquences des thématiques évoquées succinctement aux points 1 et 2, le principe des villes dissociées2, avec ses mouvements pendulaires observés matin et soir, sont contradictoires avec la notion de bassin de vie pourtant recherché par les citoyens.

1Télécharger l’Ecocitoyen n°1, avril 2018

2Bulletin Liaison n° 195 de FNE-IDF : https://fne-idf.fr/PDF/Liaison/194.pdf

Pour aller plus loin :

Comprendre le changement climatique, ONERC 2019

Plan sobriété énergétique : dossier de presse du ministère de l’Ecologie

Date de dernière mise à jour : 26/02/2023