Contrat de Transition Ecologique

Contrat de Transition Ecologique Etat / Grand Paris Sud

Une couche de peinture verte en plus ?

Les Contrats de Transition Ecologique (CTE) s’étendent à tous « les territoires volontaires qui parient sur l’écologie comme moteur de l’économie » (cf. Site du ministère de la transition écologique et solidaire).

Ainsi le CTE signé par l’agglomération Grand Paris Sud, s’adresse d’abord et essentiellement aux acteurs économiques. Il est donc pour le moins abusif de faire le lien avec le Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET) qui doit s’adresser à tous les acteurs et dont l’élaboration aurait été d’envergure selon la République de Seine-et-Marne.

Philippe Rio, vice-président chargé du développement durable a indiqué au Parisien : « la plateforme du PCAET nous a permis de recueillir 270 contributions, et 54 propositions d’actions, détaille-t-il. Parallèlement à cela, nous avons sondé les institutionnels et obtenu 22 réponses de leur part, et sommes en train d’en faire de même avec les entreprises. »

Il y a à Grand Paris Sud plus de 340 000 habitants et plus de 122 000 ménages. On peut ainsi mesurer l’envergure de l’élaboration !

Si on ne peut que souligner l’intérêt de la démarche vers les entreprises, il faut aussi savoir quels sont les objectifs significatifs proposés par Grand Paris Sud.

Prenons quatre exemples :

? Les actions engagées en matière d’agriculture de proximité.

 

Pour savoir si, faute d’être un gadget, elles peuvent être considérées comme significatives, il faudrait connaître quel pourcentage du territoire cela concerne et quelle est la place de l’agriculture biologique ?

Nous proposons la sanctuarisation des espaces agricoles encore existant sur notre territoire et l’élaboration d’un grand plan de reconversion de ces terres à l’agriculture biologique et vivrière au profit de tous les habitants de l’agglomération.

? Le cluster innovation logistique.

 

Au moment où, à travers le PCAET, l’objectif est limiter les gaz à effet de serre, la logistique apporte sur l’agglomération les nuisances (pollutions, bruit de centaines de milliers de camions. Chercher l’erreur !

Nous proposons de créer un Observatoire de la logistique à Grand Paris Sud avec toutes les parties prenantes, y compris les habitants et salariés pour mieux encadrer cette activité proliférant sur notre territoire, repenser les flux de marchandises en faveur du ferroutage.

? Les familles à énergie positive

 

La démarche est utile mais elle représente une quarantaine de familles sur 122 000. Est-on là à la hauteur des enjeux ? Combien de bâtiments passoires énergétiques existe-t-il encore sur notre territoire ?

Nous proposons un plan Marshall de la rénovation énergétique des habitats et locaux d’activité sur le territoire de GPS, avec un objectif des ¾ à dix ans.

? La mobilité au sein de l’agglomération

 

Nous proposons un plan Marshall de la rénovation énergétique des habitats et locaux d’activité sur le territoire de GPS, avec un objectif des ¾ à dix ans.

? La mobilité au sein de l’agglomération

 

Notre territoire est en proie à une mobilité anarchique, intra (déplacements pendulaires quotidiens entre rives droite et gauche de la Seine) et extra (traversée de part en part de l’agglomération par la Francilienne et son interconnexion avec les autoroutes A5 et A6). La pollution atmosphérique est dans le rouge le long de ces axes.

Nous proposons un plan global de circulation et déplacement, intégrant les plans de déplacement de toutes les entreprises du territoire, le déploiement plus intense de transports collectifs entre les 2 rives de la Seine, des mobilités douces continues et l’étude de voies alternatives de contournement pour les véhicules qui ne font que transiter sur ces 3 grands axes.

Notre agglomération et l’Etat, en signant ce Contrat de transition écologique, se déclarent prêts à parier sur l’écologie pour booster l’économie : Chiche ! Mais pour que ce pari soit gagné, il ne suffira pas de coller quelques rustines vertes sur la situation actuelle très dégradée.

Nous attendons de notre agglomération et de l’Etat une ambition beaucoup plus affirmée, vraiment à la hauteur des enjeux d’une véritable transition écologique.

Et bien sûr, ne pas sous-estimer les habitants, acteurs de leur territoire, le plus souvent absents des démarches engagées. Pourtant sans eux, rien ne pourra se faire, car ils ne sont pas le problème, ils sont la solution.

 

 

Le Contrat de Transition Ecologique, quelques angles

 

Le Contrat de Transition Ecologique (CTE), un outil économique

 

Co-construits à partir de projets locaux, entre les collectivités locales, l’Etat et les acteurs socio-économiques du territoire, les CTE ont pour ambition :

? Démontrer par l’action que l’écologie est un moteur de l’économie, et développer l’emploi local par la transition écologique (structuration de filières, développement de nouvelles formations) ;

? Agir avec tous les acteurs du territoire, publics comme privés pour traduire concrètement la transition écologique ;

? Accompagner de manière opérationnelle les situations de reconversion industrielle d’un territoire (formations professionnelles, reconversion de sites).

 

Chaque territoire s’appuiera sur son contrat de transition écologique pour développer ses axes stratégiques de transition écologique, en fonction de ses spécificités : énergies renouvelables, efficacité énergétique, mobilités, ruralité et agriculture, économie circulaire, construction et urbanisme, biodiversité…

Source : Ministère de la Transition écologique et solidaire

 

« Les contrats de transition écologique sont un outil inédit qui associe les collectivités locales et les entreprises d’un territoire. »

Sébastien Lecornu, ancien secrétaire d’Etat à la Transition écologique

L’exemple du développement des projets citoyens d’énergies renouvelables

Les collectivités peuvent jouer un rôle central dans le développement des Énergies renouvelables (EnR) sur leur territoire, jusqu’à s’impliquer directement et financièrement dans des projets de proximité, et en participant à leur gouvernance.

 

Source : ADEME, 22/10/2018

 

Alors, que fera Grand Paris Sud ? Souhaitons que l’on ait les volontés pédagogique et politique d’associer projets citoyens et économie !