Quelle agriculture territoriale de proximité pour des circuits courts ?

Durant cette période de confinement, les habitants ont (par risque de contagion) redouté fréquenter les grandes enseignes pour se fournir en produits alimentaires de première nécessité. Ils ont parfois choisi de se rendre dans les petits commerces de proximité pour certains, et d’autres ont opté pour les circuits courts qui ont été pris d’assaut.

L’exemple du LOCAVOR Nandy est significatif : en quelques semaines, la clientèle s’est multipliée et l’attente à la livraison sur place s’est élevée à plus d’une heure. Outre, les problèmes d’organisation pour la récupération de ses achats, et bien que les prix des produits soient restés dans une certaine limite « raisonnables », les approvisionnements par les fermes des environs ne sont pas restés de qualité égale.

Il est regrettable de penser que notre territoire pourrait-être en mesure de subvenir aux besoins en produits frais si les compétences des autorités locales et l’envie de développer ce type d’agriculture avait fait l’objet d’une volonté politique marquée.

Pourtant les opportunités sont là, des parcelles significatives se libèrent, et des appels à projet sont en cours…

Il y a quelques jours, l’Agence des Espaces Verts lançait un appel à candidature pour la mise à disposition de 4,5ha de terres agricoles situées à Savigny-le-Temple : sera-t-il couronné de succès ? Nous l’espérons tous, mais la notoriété du territoire n’engage pas les porteurs (urbanisation trop menaçante), d’autant que le bail n’est que de 9 ans.

Un autre exemple : la ferme de Varâtre (à Lieusaint près du Carré Sénart) va-t-elle trouver un repreneur à la hauteur des ambitions du territoire ?

Notre communauté d’agglomération Grand Paris Sud va-t-elle enfin s’engager pour aider à la mise en place de projets agricoles de proximité ?

Il ne suffit pas de lancer à la cantonade que des parcelles sont disponibles à qui veut bien les prendre, tout en imposant des conditions d’exploitation.

Il est indispensable que des compétences dans ces domaines agro-alimentaires soient investies et prennent à bras le corps le projet dans son ensemble de manière à ce qu’il soit économiquement viable.

Une première analyse des potentialités offertes par la mise à disposition des parcelles, doit accompagner les porteurs de manière à remettre de l’attractivité dans la future entreprise. Il faut donc prendre en considération tous les aspects de la production jusqu’aux circuits de distribution. C’est seulement alors que l’intérêt du territoire sera mis en perspective. A GPS, nous n’avons pas encore rencontré cette forme de proactivité. Dommage.

Date de dernière mise à jour : 28/06/2020